Les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) sont devenues incontournables dans les entreprises. Imaginez-vous pouvoir faire votre travail sans lire de mail, sans consulter de page internet, etc…
Pourtant, ces outils sont récents. Les gens qui, comme moi, ont commencé leur carrière professionnelle sans internet sont encore nombreux dans les entreprises et il est amusant de ce souvenir que cela ne fait pas longtemps que l’on parle de TIC plutôt que de NTIC (NOUVELLES Technologies de l’Information et de la Communication). En une petite quinzaine d’années, ces outils ont bouleversé le fonctionnement des organisations.
La période infantile
Face à ces nouveaux outils, nous n’avons pas encore pris le temps de prendre de recul. Nous n’avons pas encore réfléchi suffisamment à ce qu’ils apportent de positif, aux bénéfices qu’ils procurent, ni aux nouvelles difficultés qu’ils amènent, à leurs aspect négatifs.
Dans une thèse de sociologie que j’ai déjà citée dans ce blog, Thierry Venin dit : « Avec les TIC, il parait utile de prétendre que le travailleur tertiaire et son organisation n’ont pas quitté la période infantile. La dépendance croissante à la nécessité d’une connexion TIC permanente n’implique pas la connexion effectivement permanente pas plus que la disponibilité du réseau électrique n’impose de dormir la lumière allumée ou que l’eau courant impose de laisser les robinets ouverts ».
Pourtant, il s’agit bien là des comportements que je rencontre quotidiennement. Il y a deux jours encore j’ai lu de l’effarement dans certains regards quand j’ai conseillé à des participants à une de mes formations de désactiver les alertes de leur messagerie. « Mais cela n’est pas possible ! Je vais rater des informations capitales pour mon travail ! » me suis-je entendu répondre. C’est un peu comme si l’on disait (en reprenant la comparaison de Thierry Venin) que fermer un robinet nous ferait perdre de l’eau ! Que c’est en éteignant la lumière que nous gaspillons de l’électricité. C’est, au contraire, le fait d’être soumis à un flux permanent d’informations qui nous noie, nous fait nous sentir débordé.
Apprentissage et maîtrise des outils
Toujours dans sa thèse, Thierry Venin fait une autre remarque : « On a par exemple trop longtemps confondu l’apprentissage des outils et leur maîtrise et en se focalisant sur l’apprentissage on en assure une utilisation inféodée au détriment de leur maitrise ». En d’autres termes, l’apprentissage des fonctionnalités d’un outil comme la messagerie ne résout pas la question de l’attitude, du comportement face à cet outil.
Là encore, j’adhère à ce qui est dit. Avec un bémol néanmoins : l’apprentissage des outils de messagerie est quasiment nul dans les entreprises ! On ne forme pas à l’utilisation « technique » de ces outils ! La plupart des gens font des yeux ahuris quand je leur montre comment faire un rendez-vous avec mail, ou un mail avec une tâche, un contact avec un mail etc. Ils ne connaissent pas les fonctionnalités utiles, pratiques de Lotus Notes, d’Outlook, de Thunderbird ou d’autres outils de messagerie.
Il est temps de reprendre le contrôle
Quant aux comportements face à ces outils, je ne puis qu’adhérer à ce qu’écrit Thierry Venin. De fait, pour l’immense majorité de ceux que je rencontre dans mes formations, les TIC, essentiellement à travers le message électronique, sont devenues synonymes de stress, de tension, de pression, de problèmes alors qu’elles devraient nous faciliter la vie, alors qu’elles devraient nous faire gagner en efficacité.
Il est donc temps de sortir de la période infantile pour commencer à avoir une attitude plus adulte, plus sereine face à ces outils. Bref, il est temps de reprendre le contrôle !
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