Alors que je parlais de cette tendance à conserver un nombre colossal de courriels, une participante à une formation m’a dit que cela lui faisait penser à une version électronique du syndrome de Diogène ou, pour reprendre une formulation plus scientifique, une syllogomanie électronique.
Tendance à l’accumulation
Ce trouble comportemental se traduit par plusieurs éléments dont le plus visible est une tendance à l’accumulation de toutes sortes d’objets. Cette accumulation peut être active en recherchant sans cesse des objets à accumuler, ou passive c’est-à-dire en cessant de ranger ce qui ressemble à la version électronique de ce syndrome.
En effet, c’est bien souvent parce que l’utilisateur ne range plus, ne trie plus ses courriels, que ceux-ci s’accumulent, s’entassent, s’empilent en vrac dans la boîte de réception. Tout d’abord, noyé par ce flux aussi incessant que massif, la victime se laisse progressivement déborder. Rapidement, les mails restant « à traiter » sont marqués « non lus » et à leur tour, ils deviennent des dizaines, des centaines puis des milliers. Là, il est trop tard : la victime abandonne l’espoir de reprendre le contrôle et abdique tout volonté de nettoyer sa messagerie électronique. L’outil de recherche devient une bouée de sauvetage qu’elle utilise à chaque fois qu’il lui plonger dans cette mer de message dont le niveau ne cesse de monter.
Angoisse
Hélas, malgré cette bouée de sauvetage, la situation créé une grande angoisse. D’abord, les recherches sont ralenties à cause du volume de plus en plus important à manipuler.
Dans le même temps, le nombre de mails obtenu comme résultat à une recherche, s’accroît, augmente, enfle, jusqu’à ce qu’il devienne si important qu’il faut des minutes de plus en plus nombreuses pour « rechercher dans la recherche ». Et à chaque fois apparaît une angoisse supplémentaire : « Et si le message que je recherche n’était pas dans les résultats obtenus ? »
En parallèle, une autre peur monte : celle de la « bombe à retardement ». Vous savez, ce mail dont on a oublié qu’il fallait le traiter qui va finir par nous exploser au visage. Perdu parmi les centaines de mail « non lu » » il a été oublié parce que le l’évolution du nombre de « non lus » est devenu une sorte d’abstraction qui n’a plus de réelle signification en termes d’organisation. Si vous démarrez la journée avec 327 « non lus », passer à 356 à la fin de la journée ne signifie plus rien !
Il est donc absolument nécessaire de faire son ménage électronique pour reprendre son organisation en main et ne pas laisser cette syllogomanie devenir un mode de fonctionnement habituel.