Voici un thème sur lequel je reviens souvent : l’urgence. J’y reviens régulièrment parce qu’il est un des marqueurs de notre époque. En effet, nous vivons une époque de l’immédiateté, une époque de ce que j’appelle le tts.(Tout Tout de Suite). Tout notre environnement nous amène à croire que la rapidité, l’hyperactivité sont synonymes de qualité de service. On nous promet des réponses dans l’heure, des livraisons sous 24 h, etc. Tout cela a une conséquence : alors que l’urgence devrait être l’exception, elle devient la règle. Sous prétexte que l’information circule à la vitesse de la lumière, nous avons l’impression que tout doit aller aussi vite et cela génère des urgences qui, il y a quelques années, n’auraient pas existé. Or, vous n’êtes pas urgentistes. Si j’appelle le 112 ce n’est pas votre téléphone qui sonnera.
Alors, je voudrais vous proposer ici une solution aussi simple qu’efficace pour faire face à cette pression des urgences. Cette solution consiste à sortir de la logique de l’urgence pour revenir à une logique plus acceptable, moins oppressante, celle du délai. Comment faire cela ? En posant dès que le mot urgent est prononcé, la question « c’est pour quand ? ».
Car, dans une immense majorité de cas, le mot urgent n’est qu’une façade qui permet de transmettre de la pression à celui à qui l’on demande d’agir. Cela permet de se débarrasser d’une tâche. Cela permet de cocher une case de la to-do List. Cela permet d’évacuer de la charge mentale sur l’autre.
En posant la question « c’est pour quand ? » vous évacuez cette pression, vous amenez l’autre à se poser cette question qu’il avait lui-même éludée. Car soyons réalistes : quand une tâche nécessite une action immédiate, nous le savons, nous le sentons. Il n’est pas utile de préciser qu’il s’agit d’une urgence. Si un collègue fait un malaise, si un incendie se déclare ou si un accident menace, nous savons qu’il nous faut agir Immédiatement.
En fait, le simple fait que l’on nous précise que l’action demandée est une urgence doit nous mettre la puce à l’oreille. Si vous entendez le mot « urgent », préparez-vous. Dans bien des cas, il ne s’agira que d’une tâche que vous pouvez intégrer à votre organisation. Bref, dès que vous entendez le mot urgent, préparez-vous à négocier un délai.